qu'est-ce que tu fais ici ?! - Archibald

what are you doing here ?!

et puis il y a elle, elle pour résoudre tous tes problèmes
@Victoria Gallagher

☾☾ Cette envie suprême de la voir le submergea. Une envie de recevoir un mail, bien entendu. Bien entendu qu’il attendait ce mail. Non et puis, merde. Son coeur battait la chamade et il ne savait pas pourquoi. Une histoire de manque peut-être. Peut-être mais il s’en foutait. Il voulait tellement oublier. Tout oublier. Les oublier. Et si on effaçait les trois dernières années ? Parce qu’il s’était passé des trucs en trois ans. C’est vrai qu’il avait raté, un jour, une expérience et peut-être que c’était THE experience. Quel dommage d’avoir laissé ça à un stagiaire. Blaireau se dit-il, presque poliment. Blaireau pour tout rater depuis ces trois dernières années. Les recherches n’avançaient pas assez vite à son goût. La vie n’allait pas assez bien à son goût, il essayait de composer avec.

La vie de célibataire ne lui déplaisait pas pour autant. Composer seul, cela pouvait lui aller. Mais il ressentait un goût amer quand il repensait à elle. Victoria. Victoria et ses beaux cheveux noirs. Victoria et ses jolies courbes. Victoria et leur relation. Mais maintenant, c’était fini. Grâce ou à cause d’Archibald, lui-même ne savait pas en fait. Et il était peut-être là le problème. Il ne savait pas ce qu’il voulait par rapport à Victoria. Profiter d’elle sans l’engagement c’était sûrement le must. Mais c’était sûrement impossible. La vie est dure, hélas. La vie est carrément nulle. On ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la cul de la crémière ?! Quelle triste vie ! Alors, Archibald essayait de composer avec. Composer avec un lit étrangement vide même s’il était parfois comblé. Se résoudre. Oublier. Abandonner.

La journée commençait déjà mal. Il s’était levé il y a trente minutes et déjà il commençait à penser à ce genre de chose ? Ressasser ? Très peu pour lui. Alors, il se prépara un café. Il remplit le réservoir. Son regard se perdit dans le lavabo. Il aurait juré voir un truc bouger au contact de l’eau. Il sursauta, bien entendu et son esprit s’affola. Les hypothèses se chevauchaient dans son esprit. Quelle était la pire des hypothèses ? Il regarda ensuite, la cage de Ferdinand, son rat. Ce dernier paraissait déboussolé. C’est vrai qu’il était déboussolé ces dernières semaines. Trop de passage dans cet appartement peut-être. Archibald s’approcha de son rat, essaya de le câliner mais sans succès. C’est qu’il était têtu ce petit bonhomme aussi. Alors, forcément Archibald prit la mouche, et se conforta dans ses idées. Il pensait que c’était impossible. Impossible que ces animaux-là existent au Canada. Comment était-ce possible ? Alors ni une, ni deux, il se rendit au seul endroit qui connaissait un dératiseur digne de ce nom. Enfin un dératiseur, quelqu’un pour enlever les nuisibles. Comme si Ferdinand était un nuisible ! C’était un amour de petit rat, qui pouvait le détester !

C’est comme ça qu’il se trouva dans l’agence immobilière. Il vit passer la collègue de Victoria, pour une visite sûrement. Il soupira. Ca voulait dire qu’il y avait l’autre là. Alors, il rentra, sans même toquer en fait. L’affaire était importante, l’affaire était urgente. " Je suis à vous dans quelques secondes " Sa voix mielleuse. Il ne l’avait pas oubliée. Comment pouvait-il de toute façon ? " Je suis à vo.. " Le coeur d’Archibald rata un petit battement. Il savait pourquoi il avait craqué sur elle quand il venait d’acheter son loft. Ses yeux. Ses si beaux yeux. Et puis, elle cassa tout. Ce petit moment de bonheur. La garce. " Archibald, quel plaisir t’amène ? " Sale voix. Il la détestait. Archibald leva les yeux au ciel. Vraiment, quel gamine, elle n’avait donc pas fait la paix avec elle-même ? " C’est urgent. Il n’y a que vous, enfin que toi, qui peut m’aider. " Archibald essayait de la convaincre. Il se doutait que ça allait être compliqué au vu de sa première occasion. MAIS C’ETAIT UNE URGENCE MAJEURE. Majeure, majeure, majeure. " Je l’ai vu dans mon lavabo, il y a un serpent ! Et je te jure, il était énorme et il va bouffer Ferdinand. Tu peux pas laisser mon rat se faire bouffer… " C’était qu’il était même prêt à la supplier sa belle. Avec son ancienne belle enfin, peut-être que c’était l’occasion rêvée ? L’occasion rêvée de faire la paix, de faire l’amour. De tout renier.
Mais, il savait que c’était impossible.
Il savait qu’il avait beaucoup trop d’ego pour s’excuser.

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@Victoria Gallagher

☾☾ Bien entendu qu’il avait trop d’ego. Ca allait avec le personnage, sa carrière, un peu tout. Débordant de mauvaise foi, avouera-t-il le jour où se lit est un trou béant d’affection ? Sûrement pas, certainement pas. Comme si c’était son genre. Il avait failli repousser ses limites pour elle. Failli seulement. Il avait réfléchi pendant des mois, de longs mois et puis l’instinct naturel du prédateur avait pris le dessus. Non, il ne se caserait pas. Non, il ne finirait pas grand-père. Oui parce qu’avant même de passer le pas d’être père, il pensait déjà à être grand-père. Peut-être qu’être père réveillerait en lui des blessures d’enfant, des blessures d’adolescent, des blessures de jeune adulte. Des blessures tout simplement. Encore faudrait-il qu’il soit blessé. Comment un homme comme lui pouvait-il prendre la mouche ? Pas de blessure narcissique pour Archibald, seulement physique.
La blessure physique, la blessure de son coeur qui a volé en éclats quand elle a disparu. Quand il l’a faite disparaître plus exactement. Le coeur en mille morceaux et personne pour ramasser les morceaux. Il y arriverait seul. Parfois, même il doutait de lui.

C’est en la voyant comme ça qu’il doutait autant de lui mais la situation était grave. Il fallait sauver Ferdinand. Comment oublier cette pauvre bête ? Elle qui semblait si malheureuse ? Elle qui allait peut-être mourir. Victoria devait comprendre, elle qui avait un chat. " Non, absolument pas ! " Archibald arqua un sourcil. Serait-elle vraiment en train de...? Peut-être. Archibald resta sur ses gardes. Cela ne ressemblait pas à Victoria de s'inquiéter de la sorte. " Rien ne sert de s’affoler, c’est rare d’avoir des serpents qui débarque dans un appartement. " Archibald haussa les épaules. Elle essayait seulement de ne pas venir pensa-t-il. Pourquoi s'inquiéterait-elle pour Ferdinand de toute façon ? Pourquoi elle s'inquiéterait pour lui après ce qu'il avait fait ? Archibald émis l'hypothèse qu'il avait été con, que peut-être ça avait été une mauvaise idée de la quitter. Pourquoi bordel s'inquiéterait-elle ? Cela lui semblait tellement invraisemblable. Cela lui semblait presque trop parfait pour qu'il y croit en fait. Si elle s'inquiète, cela voulait dire qu'il comptait encore à ses yeux. Et c'était peut-être ça le pire dans l'histoire. Elle s'inquiétait pour lui et c'était étrangement beau. Archibald émis une seconde hypothèse, peut-être qu'il était venu justement pour ça: pour qu'elle s'inquiète pour Ferdinand mais aussi pour lui. Archibald refusa rapidement cette dernière hypothèse. Pourquoi diantre voulait-il qu'elle s'inquiète. C'était stupide. Affreusement stupide.

La voir, c’était comme une douloureuse épreuve. La regarder sans même la toucher. La voir sans même l’embrasser. Archibald essayait de se concentrer sur son visage mais c’était déjà bien trop compliqué. Sa robe était si belle, si jolie, si moulante. C’était perturbant. Archibald se revoyait adolescent avec ses premières amours de jeunesse. Le flashback fit mal. Pourquoi retombait-il aussi bas ? "Mais pourquoi venir ici ? Je suis agent immobilier, pas envouteuse de serpent. Nous ne sommes pas un syndic non plus" Ah oui, l’agence immobilière et le syndic ce n’était pas la même chose. Archibald avait omis ce léger détail. Léger dirons nous. Victoria le fit presque douter. Pourquoi son premier recours avait été de la voir elle ? Pour se rincer les yeux ? Ce n’était pas comme si internet et les films pornographiques n’existaient pas dans le pire des cas -même si Archibald préférait appeler une de ses dernières conquêtes plutôt que de se rabaisser à ce niveau. " Puis tu es sûr que ce n’était pas un cafard ou une souris ? Quoi qu’il arrive, je ne suis pas non plus charmeuse de rongeur. " Il savait qu’il allait regretter sa prochaine mais Victoria arrivait à fermer le sifflet du grand brun, ce qui pouvait être considéré comme un exploit. Elle n’avait pas besoin de l’embrasser pour le faire taire. Atout majeur. " Mais tu m’as charmé, moi. " Cela n’allait pas faire avancer le bordel. Pour une fois que ce n’était pas une blague. C’était sorti tout naturellement. Elle l’avait charmé, c’était indéniable. " Je suis désolé Victoria, désolé de... " de ? Allez, Archibald, on attend la suite. Il perdait tout moyen, ce qui n’était pas son habitude. Toujours dans le paraître, il savait dissimulait. Mais là, le combo explosif d’elle et de Ferdinand en danger faisait mauvais ménage. Quel élément prédominait ? Elle ou Ferdinand ?
Le dilemme de toute une vie.
Et pourtant, il y a eu ce moment où il n’avait pas eu de choix à faire. Presque trois ans en fait.

we create our own fate

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@Victoria Gallagher

☾☾ C’était un joli moment où il n’avait pas eu besoin de faire un choix. Très beau. Beau comme elle. Belle comme elle l’était. Belle comme elle l’est toujours. Formidable moment. Mais il était mort ce moment. Mort et enterré. C’est ce qu’il espérait en tout cas. Au moins, il ne se poserait plus de questions. Plus rien du tout. Et encore, il se posait la question. Etait-il passé vraiment à autre chose ? Est-ce que ce qu’il avait fait était irréparable ? Est-ce que tout était cassé et incollable ? Est-ce qu’il y avait espoir encore, toujours ? Et que ferait-il s’il avait encore une chance ? Se rachèterait-il une conscience ou continuerait-il sa vie ?

Trop de questions tournaient dans la tête d’Archibald. Trop pour que ce soit vivable pour lui. Il avait juste une envie : déconnecter son cerveau. " De quoi Archibald ? " Sa voix était tellement frêle. Archibald eut presque pitié s’il n’avait pas prié pour qu’elle se fige cette petite voix. " De quoi es-tu désolé ? D’être là aujourd’hui sans vraiment de raison ? Tu t’attendais peut-être à ce que j’accours à ton secours, que je tombe dans tes bras ? Ou peut-être désolé d’avoir couché avec une autre ? D’avoir foutu en l’air trois ans de relation pour un coup d’un soir ? Désolé de ne pas avoir assumer d’avoir peur de créer quelque chose ? Désolé de m’avoir brisé le cœur ? " Sa voix avait pris assez d’assurance pour se faire entendre correctement. Y avait-il une secrétaire qui était témoin de ce règlement de compte ? Archibald n’espérait pas. Mais, c’était mal connaître Victoria. Elle ne se tairait pas. Pas sur un sujet aussi sensible. Pas sur un sujet qui l’avait brisée, visiblement. Visiblement. Comme si Archibald niait l’impact que cela avait pu avoir sur elle. Elle était brisée. Il le savait intimement. Il espérait seulement que c’était transitoire. Il paraît que le temps guérit les blessures. Peut-être que c’était trop frais après tout. Combien de temps cela faisait-il ? Archibald essaya de compter mais les jours semblaient si longs sans elle. Ce n’était pas assez long visiblement. Pas assez long pour elle. Pas assez long pour lui. Pourquoi voulait-il s’excuser après tout s’il avait tourné la page ?  " Désolé d’être moi, aussi, tu l’as oublié. " C’était peut-être la seule fois où Archibald se sentait vraiment désolé. Désolé d’être lui, désolé d’avoir fait des erreurs. Désolé, tout simplement.

Il perdait les mots. Cela arrivait peu. Mais cela n’arrivait pas sans raison légitime. Il savait qu’il allait l’enflammer avec un simple mot. Mais elle en avait sûrement besoin. Besoin de tout évacuer, de tout laisser exploser.  Un silence de morts planait. Il essayait de trouver les mots justes entre deux respirations. Mais son cerveau tournait en boucle. Quoi dire ? Ne pas l’énerver surtout. Tenter sa chance ? Ne rien dire ? Il n’y avait sûrement aucune bonne réponse. Alors, Archibald osa. " Je crois que je pourrais dire ce que je veux, ça ne changera ni ton état, ni tes pensées sur moi. Qu’est-ce que tu attends de moi Victoria ? " Il la regarda et arqua un sourcil. Et oui, qu’attendait-elle ? Que voulait-elle au juste ? Archibald n’en savait rien. Il était complètement paumé. Paumé entre son ego, et ses… sentiments ? Il n’en savait rien de ce qu’il ressentait. Il essayait de garder la tête haute, histoire de ne pas couler. S’il coulait, cela n’arrangerait pas les choses. Cela partirait en claquant la porte ou c’est la gifle qui partirait qui sait ?

Archibald avait remarqué le peu de distance qui les séparait. Il resta volontairement là. De quoi serait-il capable s’il était plus proche d’elle.  " Je crois que tu as raison. Sur toute la ligne. Je suis un connard. Non, plutôt un enfoiré. Je pensais peut-être que tu viendrais « à mon secours » comme tu dis oui. Oui, j’ai couché avec une autre et j’ai foutu en l’air notre relation. Oui et oui et oui, je plaide coupable. " Archibald resta là, presque planté. Ne sachant plus quoi dire, ni quoi faire.
Une seule pensée lui traverse la tête.
Dis-moi si je pars ou si je reste.
Dis-moi si j’ai encore une place dans ton coeur.